
Joëlle Marelli et Jo Mrelli écrivent des textes, tantôt (plutôt) théoriques, tantôt (plutôt) littéraires.
L’une est traductrice et chercheuse indépendante, l’autre est poète, elles voudraient parfois intervertir leurs rôles tout en gardant un œil sur les réalités du métier de traductrice et un autre sur les exigences de lisibilité.
Parfois quand même elles s’autorisent à les oublier.
L’une a été directrice de programme au Collège international de philosophie, ce qui lui a permis de mettre en place une recherche qui donne lieu à un livre en cours d’écriture.
L’autre écrit des textes sur des thèmes délicats (on dit : « risqués », pour des thèmes dont le traitement semblait jusqu’alors balisé. Le problème entre le risque et la balise, c’est ce que la seconde empêche de penser ce que le premier voudrait engager. Mais il ne suffit pas que les balises tombent pour que l’on parvienne ou ose penser, plutôt que de remuer de la boue, par exemple. Le problème, c’est qu’alors il faut, impossible faire autrement, s’aventurer entre des formations monstrueuses et s’efforcer d’en éviter les pièges innombrables pour conserver figure et dignité humaines par tous les moyens nécessaires, ici ceux de la poésie et de la philosophie), dans l’œil de la catastrophe (qu’est-ce qu’un thème catastrophique? Inhabituelles et vouées à se modifier encore, formes et thèmes ont besoin, à ce stade de leur existence, de se déposer dans des pensées étrangères. À cette condition seulement, d’autres textes peuvent naître. C’est le cycle de la vie des textes.
Nota: Ce site est un laboratoire – ou un atelier – ce qui veut dire qu’une partie des textes qui peuvent y être lus sont « en travail » (sauf quand il s’agit de textes déjà publiés ailleurs); les contraintes ne sont donc pas les mêmes que pour des textes qui se préparent à subir, ou ont déjà subi, les procédures de validation d’un éditeur ou d’une éditrice, en vue de la publication. Formellement, cela veut dire que les phrases sont parfois trop longues, les incises prennent scandaleusement le dessus sur la structure syntaxique, bref, on fait ce qu’on veut. On poli(ce)ra tout ça quand il sera temps. Les risques (encore) ne sont pas inconsidérés, mais comme toujours, ils engagent des possibilités et vérifient des impossibilités.
Mettre en ligne des textes en travail, cela signifie passer avec les lectrice.teurs éventuel.les de ces textes une sorte de contrat: rien de ce qui y est écrit n’est définitif, mais rien non plus n’est irréfléchi. Ils appellent un certain type de lecture, qui soit au moins active et réflexive. Cela veut dire beaucoup de chose, qui seront peut-être développées par la suite.
On accueille remarques et suggestions, à condition qu’elles soient proposées de manière réfléchie, pondérée, attentive et respectueuse. Un filtre à insultes a été installé sur le site (c’est une nouvelle technologie: les insultes ne parviendront pas à leur destinataire), ainsi qu’un mécanisme de renvoi automatique des malédictions, sorts et autres invocations mauvaises à leur envoyeur.se. (L’un des thèmes qui seront développés ici étant associé, précisément, à la question des sorts.)
Tous les textes sont soumis au copyright/droit de reproduction et ne peuvent être repris sans autorisation.
Bibliographie
- « Une figure d’exil/desexil: relire la figure du suppliant de Blanchot, sur desexil.com, Marie-Claire Caloz-Tschopp, dir. (2021)
- « Remember Passing« , revue en ligne Protocols (en anglais), janvier 2020.
- “L’amour par temps sombre” (à propos de Les Blancs, les Juifs et nous, de Houria Bouteldja), site de la revue Contretemps, mai 2019.
- “Oublier l’hegemon. Vers de nouvelles alliances judéo-arabes », site de l’UJFP, octobre 2018.
- “Revolutionary Love in Dark Times (Review of Bouteldja, Whites, Jews and Us)« , b2o, site en ligne de la revue Boundary 2, novembre 2018.
- “Love in Dark Times”, revue en ligne The Immanent Frame. Secularism, Religion and the Public Sphere, mai 2018.
- “Si je t’oublie Babylone”. Le retour à l’exil, une dialectique politique et poétique », in Créations en exil. Perspectives interdisciplinaires, ouvrage collectif sous la direction de Loreto NÚÑEZ, Myriam OLAH et Nadège COUTAZ, Lausanne, collection du CLE, 2018.
- “Les juifs, entre minorités et hégémonie. À propos de Enzo Traverso, La fin de la modernité juive, et Judith Butler, Vers la cohabitation”, in Revue des Livres n°14, novembre-décembre 2013 (consultable ici).
- “Schlomo Sand, le peuple et l’exil”, in Revue des Livres n°8, novembre-décembre 2012.
- “Traduire, trahir et diviser. Jalons pour penser les juifs arabes et le conflit dans la cité”, revue Asylon(s) n°10, juillet 2012/juillet 2014, Défaire le cadre national des savoirs
- “Rue Saint-Léger”, revue De l’autre côté, été 2011
- Entretien avec Judith Butler, revue De l’autre côté, automne 2009
- “Usages et maléfices du thème de l’antisémitisme en France”, in La République mise à nu par son immigration, ouvrage collectif sous la direction de Nacira Guénif-Souilamas, La fabrique, 2006 (repris par le site lmsi.net).
- “Les juifs-arabes et la question de Palestine”, Vacarme n°32, 2005. Traduit dans la revue algérienne Naqd n°21 (“Palestine, les clés d’un conflit”) 2006.
- “Exil et binationalisme chez Amnon Raz-Krakotzkin”, Vacarme n°31, 2005.
- “William James et le roman moderne”, revue La Mazarine, juin 2000.
- “Le Dormeur et l’artificière”, Vacarme n°8, 1999.
Traductions (sélection)
Ouvrages de sciences humaines
- Colonialité et ruptures. Écrits sur les figures juives arabes, d’Ella Shohat. Textes choisis et présentés par Joëlle Marelli et Tal Dor, Lux éditeur, Paris-Montréal, 2021.
- Paul Robeson, artiste et révolutionnaire, de Gerald Horne, Otium, 2020.
- La religion de la laïcité, de Joan Scott, Flammarion, 2018
- Rencontres radicales. Pour des dialogues féministes décoloniaux. Sous la direction de Manal Altamimi, Tal Dor, Nacira Guénif-Souilamas, Cambourakis, 2018.
- La politique du voile, de Joan Scott, Amsterdam, 2017.
- Ce qui fait une vie, de Judith Butler, La Découverte, 2010.
- La persistance de la question palestinienne, de Joseph A. Massad, La Fabrique, 2009.
- Correspondante à Ramallah, recueil d’articles d’Amira Hass, La Fabrique, 2004.
- L’identité palestinienne. La construction d’une conscience nationale moderne, de Rashid Khalidi, La Fabrique, 2003.
- Boire la mer à Gaza, chronique 1993-1996, d’Amira Hass, La Fabrique, 2001.
Littérature
- “Juste encore un pas”, d’Emmanuel Pinto, in Jean Genet, l’échappée belle, catalogue de l’exposition du même titre, coédition Mucem-Gallimard, 2016.
- “Hiroshima”, nouvelle de Savyon Librecht, Un endroit pour la nuit, éditions Buchet-Chastel, 2008.
- “Pommes au miel de Yehudith Hendel” et « Jouez-moi l’Appasionata » de Judith Rotem, in Anthologie d’écrivaines israéliennes, éditions Métropolis, 2008.
Articles, chapitres et préfaces
- “Chacals et Arabes (encore un mot sur le dialogue judéo-allemand)”, de Gil Anidjar, revue en ligne Contretemps, mai 2019.
- “Le brûle-tout : l’Holocauste de Derrida”, de Gil Anidjar, revue Rue Descartes, 2016.
- “Critique de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre dans le discours des droits humains : la politique queer mondiale au-delà des principes de Yogyakarta”, de Matthew Waites, revue Genre, sexualité & société, 2016.
- “Hégémonie, masculinité, colonialité”, de Raewyn Connell, revue Genre, sexualité & société, 2015.
- “Différences corporelles et identités collectives: la politique du genre et de la race dans la recherché biomédicale aux États-Unis”, de Stephen Epstein, revue Genre, sexualité & société n° 12, automne 2014.
- “Vers une conscience radicale : la libération féministe mizrahie”, Tal Dor, revue Comment s’en sortir, 2015
- “Le Transcendental et le particulier”, d’Anat Matar, Cahiers de philosophie du langage, Paris, L’Harmattan, 2012.
- “Le transgenre et les attitudes de révolte”, de Judith Butler, postface in Défaire le genre, éditions Amsterdam, 2012, et nouvelle édition augmentée, 2016.
- “Retour du peuple” de Tomaz Mastnak, revue Transeuropéennes, 2011.
- “Al-Qahira, la cité victorieuse« , de Mohammed Bamyeh 11 février 2011, revue Transeuropéennes, 2011.
- “Les trois revolutions égyptiennes, ou la puissance de l’histoire”, d’Omnia el-Shakry, Transeuropéennes, 2011.
- “De la démocratie à la violence divine”, de Slavoj Zizek, in Démocratie, dans quel état? La Fabrique, 2009.
- “Le cinéma (d’) après Deleuze”, d’Oliver Fahle, in Du Percept à l’affect. Gilles Deleuze et l’esthétique, ouvrage collectif, Éditions du Sandre, 2009.
- “Ce double pouvoir qui écartèle les Palestiniens”, d’Amira Hass, Le Monde diplomatique, octobre 2008.
- Préface d’Amira Hass à Palestine et apartheid, de Derek Cohen, éditions Actes-sud, 2008.
- “Mao, seigneur marxiste du désordre”, préface de Slavoj Zizek, et sa réponse à Alain Badiou, in Mao, De la pratique et de la contradiction, éditions La Fabrique, 2008.
- “Fantasmagories du corps féminin” de Laura Mulvey, in Cindy Sherman, Flammarion-Jeu de Paume, 2006.
- “Le retour dialectique à l’histoire” d’Amnon Raz-Krakotzkin, revue De l’autre côté, 2006.
- “Out of Focus” d’Ulrich Loock, in Bustamante, éditions Flammarion, 2005.
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